29 Septembre 2014

Mouvements de terrain

Glissement de terrain

Un glissement de terrain est un versant instable de montagne ou de colline qui se détache et glisse dans le sens de la pente. Le volume du glissement dépend de la surface et de la profondeur de la rupture. Les grands mouvements de plusieurs millions de m³ peuvent modifier de façon très importante le relief d'une région. La plupart du temps, leur vitesse de déplacement est de quelques mm ou cm par an, mais ils peuvent subir une accélération brutale (quelques mètres/jour) et surtout dégénérer en coulée au contact de l'eau (fortes pluies, fonte des neiges...). C'est alors qu'ils sont les plus dangereux.

Les coulées

Les coulées sont caractérisées par le transport de matériaux sous forme plus ou moins fluide, sur les versants ou dans le lit des torrents. Souvent rapides et extrêmement dangereuses, les coulées sont déclenchées par un excès d'eau (pluies exceptionnelles, fonte des neiges ou d'un glacier...). On peut les classer en trois grandes catégories :

  • les coulées boueuses ou "glissements de terrains liquides" qui sont très souvent la conséquence de la déforestation. La couche superficielle du sol, soumise à de fortes précipitations, se décroche et glisse en amas visqueux le long de la pente,
  • les coulées torrentielles qui utilisent le lit des torrents pour transporter les matériaux en périodes de crues. Les volumes transportés peuvent être considérables (plusieurs centaines de milliers de m³) et leurs conséquences dévastatrices,
  • les lahars (mot javanais) qui sont des coulées boueuses à débris de roches volcaniques. Leurs effets destructeurs sont supérieurs aux éruptions qui les précèdent.

Les chutes de blocs

Les chutes de blocs proviennent de la dégradation d'une falaise ou d'un versant rocheux. Selon le volume, qui se détache, on leur donne un nom différent :

Chutes de pierres< à 0,1 m³
Chutes de blocsentre 0,1 m³ et 100 m³
Ecroulementsentre 100 m³ et 10.000 m³
Ecroulements majeursentre 10.000 m³ et 10 millions de m³
Ecroulements catastrophiques>à 10 millions de m³

Tous les mouvements de faible volume (jusqu'à quelques milliers de m³) ont en commun leur soudaineté et leur rapidité. Les ruptures des massifs rocheux de grands volumes (plus d'un million de m³) sont plus complexes et peuvent se produire sur des décennies après l'apparition de crevasses profondes.

Les effondrements, affaissements et subsidences (risque non naturel)

L'homme a dû souvent creuser sous des lieux habités pour assurer les besoins en matériaux des nouvelles constructions ou pour suivre le labyrinthe des veines de charbon, de potasse, ou encore par pompage de fluides souterrains ou de gaz. Ces cavités, généralement sans danger pour la surface, à l'époque de l'exploitation, ont un toit plus ou moins solide qui subit, au fil du temps, des contraintes dues à son poids, à son âge et à l'infiltration de l'eau. Quand la cavité est très profonde (plus de 1000 m pour de nombreuses mines de charbon), les tassements de terrains sont très amortis en surface. Ils peuvent toutefois entraîner des affaissements endommageant les bâtiments et les canalisations. Quand la cavité est beaucoup plus proche de la surface (ex : carrière de craie ou de gypse), l'érosion de l'eau et la fatigue naturelle de la roche entraînent parfois la rupture du plafond des carrières et l'effondrement des terrains qui les recouvrent (le toit).
En France, Paris et sa banlieue illustrent parfaitement les dangers que font courir les anciennes carrières abandonnées. Le calcaire, la craie et le gypse ont été intensivement exploités au cours des siècles passés et aujourd'hui le sous-sol parisien est fortement "troué". De même, les régions Nord et Est de la France sont particulièrement touchées par des phénomènes de subsidences (au sens anglo-saxon : effondrement ou affaissement d'une étendue plus ou moins vaste) du fait de l'exploitation minière : charbon, fer, sel...

Les tassements et les gonflements-retraits

Le sous-sol de la Terre regorge de rivières, de lacs souterrains et de nappes phréatiques qui participent activement au cycle de l'eau. Dans les régions humides (marais, marécages, lagunes) certains sols argileux ou tourbeux peuvent gonfler et se tasser sous l'effet de l'eau ou, au contraire, de la sécheresse. Dans les deux cas, ceci a de graves conséquences pour les constructions si on n'y prend pas garde.