29 Septembre 2014

La Défense

Le développement d'une politique internationale de sécurité nécessite de disposer d'une information planétaire précise fiable, répétitive et rapide pour permettre à notre pays de tenir son rôle dans le monde au profit de la sécurité internationale et de la défense de ses intérêts vitaux. Les performances des satellites d'observation et le droit de survol international leur confèrent une capacité autonome d'appréciation des situations. C'est pourquoi, le gouvernement français, dans un cadre européen, s'est attaché dès les années 80 à acquérir cette autonomie.
Avec le lancement du premier satellite militaire d'observation Hélios 1, le 07 juillet 1995, la France, l'Italie et l'Espagne ont rejoint le groupe restreint des nations disposant d'un système performant d'observation spatiale à des fins de sécurité et de défense. Dans un avenir proche, Hélios 2 ajoutera une amélioration significative de la résolution, du nombre d'images réalisées de la rapidité d'enchaînement des prises de vues tout en réduisant le délai entre demande de prise de vue et mise à disposition de l'image auprès des utilisateurs.

Elément clef de la souveraineté, l'observation spatiale joue un rôle de multiplicateur de force pour la Défense et les performances atteintes par les systèmes spatiaux d'observation permettent de diversifier l'emploi des images spatiales de la cartographie au guidage terminal des missiles, de la préparation de mission à l'évaluation des dommages.

Les besoins de la Défense

A des fins de défense et de sécurité, le besoin en imagerie spatiale doit permettre de satisfaire aux missions suivantes :

  • en priorité, le recueil d'images et de renseignements d'origine image afin :
  • de disposer des informations nécessaires à l'appréciation autonome de la situation,
  • d'identifier les signes précurseurs de crise et donner ainsi à l'action des autorités politiques et militaire une efficacité préventive accrue puis de permettre la gestion des crises,
  • de contribuer, sur les plans stratégique et opératif, à l'analyse nécessaire à la préparation, la planification et la conduite des opérations militaires (évaluation de la menace, détection et localisation de cibles, évaluation des dommages),
  • d'effectuer le suivi de la prolifération et la vérification des traités de désarmement.
  • en complément d'autres moyens, la collecte des images nécessaires à la géographie militaire,
  • la possibilité de contribuer au recueil d'informations nécessaires à l'exécution des missions de la protection civile (catastrophes naturelles, surveillance de l'environnement),

Les besoins peuvent donc se regrouper autour des segments suivants :

  • des bases de données géographiques : constitution de bases de données cartographiques 2D et 3D, de spatiocartes, de modèles numérique de terrains (MNT) ou d'élévation (MNE) à partir de prises de vues stéréoscopiques
  • des données spécifiques à l'emploi des forces et des systèmes d'armes (objectifs, données de recalage, éléments de sursol et de navigation...)
  • des données de documentation, d'indices de crises et de prolifération ( couverture des zones potentielles de crises, surveillance des pays proliférants et du désarmement)

L'importance des délais

La "fraîcheur" de l'information contenue dans une image est au moins aussi importante que l'information elle-même.
Les délais d'acquisition et les traitements d'exploitation doivent rester compatibles des délais de prise de décision ou d'utilisation. Ils différent suivant le niveau d'utilisation :

  • le niveau stratégique nécessite l'acquisition permanente de données image sur l'ensemble du globe à partir de capacités propres de détection afin de prévenir les crises et les conflits, de surveiller l'application des traités.
  • Le niveau opératif implique, pendant les différentes phases d'une opération de projection, le recueil et l'exploitation des informations indispensables pour acquérir ou compléter les zones d'engagement. Il se traduit par la réalisation de données cartographiques (cartes, spatiocartes, MNT, MNE) et la constitution de bases de données d'objectifs nécessaires à la préparation des missions et des systèmes d'armes. Il est donc primordial de réactualiser, dans des délais souvent courts, ces bases de données, ce qui implique un taux de revisite important,
  • le niveau tactique, qui correspond à l'engagement des troupes, requiert une évaluation régulière et fréquente de la situation et des évolutions du théâtre d'opération. A ce niveau, l'âge du renseignement est primordial et la couverture du théâtre doit être la plus complète possible. Tous les capteurs disponibles sont sollicités afin d'évaluer la situation adverse, mettre en œuvre les systèmes d'armes adaptés et engager les missions et connaître les résultats des frappes.

Afin de répondre à ces besoins, le système ORFEO, au coté d'autres capteurs spatiaux (Hélios, SPOT, etc) ou aériens (drones, aéronefs de reconnaissance ou de surveillance) viendra compléter la panoplie des capacités d'acquisition à l'horizon 2007.
Sa composante optique offrira un complément particulièrement appréciable aux capteurs militaires dédiés. En effet, le système Pléiades HR, par son agilité, permettra des enchaînements plus rapides des prises de vues et de ce fait la réalisation d'un grand nombre d'images sur une zone de crise en un seul passage.
La composante Radar (Cosmo-Skymed) par son caractère tous temps assurera la permanence et la complémentarité de l'observation spatiale optique.